20 juillet 2017

Le bluff de Benyamin Netanyahou à propos de Soros


La RTS a consacré un sujet au rapprochement entre le Premier ministre hongrois Viktor Orban et son homologue israélien Benyamin Netanyahou. Selon la RTS, ils auraient le milliardaire juif d’origine hongroise George Soros comme ennemi commun et seraient tous les deux contre l’immigration.

Or, il y a une différence de taille. Viktor Orban est contre l’immigration africaine (et plus généralement extra-européenne) en Europe, tandis que Benyamin Netanyahou est contre l’immigration africaine en Israël mais son gouvernement a longtemps soutenu une ONG israélienne qui s’occupait d’aiguiller les migrants vers l’Europe.

En effet, IsraAID répond aux situations d’urgence dans le monde, notamment celle des réfugiés. Dans une vidéo, Red Ice Tv avait mis en lumière l’activité de cette ONG qui incitait les migrants à se rendre au nord de l’Europe, mais surtout pas en Israël.

Assez curieusement, le Ministère des Affaires étrangères d’Israël a disparu de la liste des donateurs d’israAID, alors qu’il y figurait il y a peu de temps encore. Cependant, le B’naï B’rith ainsi qu’une pléthore d’organisations juives liées de près ou de loin au gouvernement israélien y figurent toujours en bonne place.

Le fait que George Soros soutienne des organisations palestiniennes, comme il est rappelé dans le sujet de la RTS, ne signifie pas qu’il soit anti-israélien mais révèle plutôt qu’il maîtrise le concept d’opposition contrôlée, comme le décrit avec minutie le philosophe Gilad Atzmon :

« Donc, on ne peut pas accuser Soros ou l’Open Society Institute d’examiner le discours politique, d’entraver la liberté d’expression, voire de « contrôler l’opposition ». Tout ce que Soros fait c’est de soutenir une grande variété de « causes humanitaires » : droits de l’homme, droits des femmes, droits des homosexuels, l’égalité, la démocratie, les « Printemps arabes », l’hiver arabe, les opprimés, les oppresseurs, la tolérance, l’intolérance, la Palestine, Israël, les antiguerres, les pro-guerres (seulement lorsque c’est vraiment nécessaire), et ainsi de suite.

Comme avec le Big Brother d’Orwell qui délimite les frontières de la dissidence par des moyens de contrôle de l’opposition, l’Open Society de Soros détermine également, que ce soit consciemment ou inconsciemment, les limites de la pensée critique. Pourtant, contrairement à 1984, où c’est le Parti qui invente sa propre opposition et écrit ses propres textes, au sein de notre discours « progressiste », ce sont nos propres voix de la dissidence, volontairement et consciemment, qui compromettent leurs principes.

Soros a surement lu Orwell – il croit manifestement son message – parce que de temps en temps, il soutient même des forces opposées. Par exemple, il finance le sioniste allégé J Street mais aussi des ONG palestiniennes. Et devinez quoi ? Ça ne prend jamais beaucoup de temps aux bénéficiaires palestiniens avant de compromettre leurs propres principes les plus précieux, afin de s’adapter à la vision du monde de leur trésorier. »

Conclusion : Le sioniste libéral George Soros ne nuit certainement pas aux intérêts du gouvernement israélien. C’est même tout le contraire. George Soros sert de prétexte pour permettre à Israël de se rapprocher de gouvernements qui ne lui étaient pas à priori favorables. En conspuant publiquement Soros, Netanyahou peut faire croire qu’il est contre l’immigration en Europe. En privé, il n’est pas exclu que Soros reçoive les félicitations de Benyamin Netanyahou pour son travail planétaire.

Alimuddin Usmani
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