25 novembre 2015

Quand certains pleurent d'autres encaissent...


Business. Le patron de la pizzeria Casa Nostra a cédé pour 50 000 euros une scène enregistrée par ses caméras de vidéosurveillance lors des attentats de Paris. Un geste qui pourrait le conduire devant les tribunaux.

Alors que Paris panse ses plaies un business macabre a vu le jour après les attentats meurtriers du 13 novembre. De nombreux témoins tentent de monnayer les scènes qu’ils sont parvenus à filmer, souvent à l’aide de leur smartphones. Ainsi, un film de vidéosurveillance d’un restaurant du XIèpme arrondissement attaqué par les terroristes a été vendu au prix fort à un journal britannique

Plus de deux millions de vues

En effet, la vidéo de la fusillade qui a fait cinq morts, circule désormais librement sur internet. Exclusivité du journal britannique le Daily Mail elle a déjà été vue près de deux millions de fois par les internautes, rien que sur Youtube.

Le Petit Journal révèle que le patron du restaurant aurait négocié la cession de cette scène de quelques minutes pour près de 50 000 euros. Somme versée en plusieurs fois et en liquide. Cette transaction pourrait cependant valoir des ennuis au propriétaire de la pizzéria. Outre la vindicte qu’il subit déjà sur la toile pour avoir utilisé un épisode aussi tragique à des fins lucratives, l’homme pourrait avoir à s’expliquer devant les tribunaux.

Entrave à l’enquête et atteinte à la dignité humaine

Tout d’abord, la vidéo ayant été cryptée par la Police, il fallait un code pour pouvoir la débloquer. Le propriétaire a donc fait venir « un ami », « un as de l’informatique », qui a pu déjouer le cryptage. Afin d’en conserver l’exclusivité, le Daily Mail détruira ensuite le disque dur. La revente de cette vidéo pourrait donc constituer une entrave à l’enquête judiciaire en cours.

Ensuite, des plaintes pourraient être déposées par les personnes visibles sur la vidéo. La plupart fuient, terrorisées, et tentent de se cacher derrière le mobilier du restaurant. « On voit des personnes en position de faiblesse ultime, la diffusion de telles images, notamment par le biais d'internet, ne fera que leur faire ressasser le souvenir le plus terrible de leur vie. » explique Me Nicolas Rebbot à L’Obs. Le propriétaire du restaurant pourrait donc également être jugé pour des atteintes au droit à l’image et à la dignité humaine.

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