25 novembre 2015

Pologne : le drapeau européen prié d’aller voir ailleurs


Le nouveau gouvernement polonais a décidé de retirer le drapeau de l’Union européenne de la salle où se tiennent les conférences de presse des autorités.

C’est un signe de plus du peu d’euro-enthousiasme du nouveau gouvernement polonais. Celui-ci a ainsi décidé purement et simplement de retirer le drapeau aux 12 étoiles sur fond bleu de l’Union européenne de la salle où se tiennent les conférences de presse des autorités.

La Premier ministre, Beata Szydlo, n’a pas fait beaucoup de sentimentalisme vis-à-vis de ce symbole de la construction européenne. « Nous sommes membre de l’Union européenne, membre actif, mais nous avons arrêté un principe, selon lequel les réunions du gouvernement polonais et les déclarations après les réunions se feront sur fond des plus beaux drapeaux à mes yeux, les drapeaux blanc-rouge » polonais , a-t-elle expliqué.

Si quelqu’un n’avait pas encore compris que Varsovie allait désormais mener la vie dure à Bruxelles, Beata Szydlo a ajouté : « Nous allons mener une politique, tout en respectant notre appartenance à l’UE, en vue d’en tirer le maximum de profits pour les citoyens polonais, l’économie polonaise et notre patrie », a encore souligné la Première ministre. Sur Twitter, Guy Verhofstadt, le député européen leader du groupe parlementaire libéral, a ironisé : « Donc vous ne voulez pas du drapeau, mais vous voulez encore de l’argent ? »

Le parti de Mme Szydlo, Droit et Justice (PIS) de Jaroslaw Kaczynski, ne cache pas son euroscepticisme. Cela devrait avoir des conséquences importantes dans les négociations à venir autour de la crise des réfugiés. Ainsi le lendemain des attentats de Paris, l’alors futur ministre des Affaires européenne, Konrad Szymanski, avait annoncé que son pays, déjà très hostile à l’accueil de réfugiés, n’aurait désormais « pas la possibilité politique » de respecter les accords européens de relocalisation d’immigrés, avant de partiellement revenir en arrière le lendemain.
 
Ça se passe au Royaume-Uni : Un sondage auprès des Musulmans britanniques suscite une controverse

Un sondage réalisé auprès des Musulmans britanniques, publié dans le « Sun », suscite une controverse en Grande-Bretagne. Près de 20% des Musulmans britanniques affirment qu’ils ont de la « sympathie » envers les jeunes qui quittent le Royaume-Uni pour rejoindre les combattants en Syrie. Selon une enquête Survation publiée par le quotidien populaire, 14% d’entre eux éprouvent « de la sympathie » pour ces personnes et 5% « beaucoup de sympathie ». Le soutien est plus fort parmi les jeunes de 18 à 34 ans. Une très forte majorité (71%) n’éprouve au contraire « aucune sympathie » pour ces combattants.

Le sondage montre par ailleurs une forte opposition à une intervention de l’armée britannique contre Daech en Syrie. Le Premier ministre, David Cameron, veut que le Royaume-Uni participe aux frappes aériennes. Il devrait demander l’autorisation du Parlement pour intervenir dès le début du mois de novembre. Quelque 56% des Musulmans interrogés par Survation désapprouvent cette perspective, alors qu’une nette majorité de la population totale du Royaume-Uni y est favorable. Seulement 19% des Musulmans souhaitent une intervention de la Royal Air Force tandis que 25% ne se prononcent pas.

Après la parution de ce sondage, 200 intellectuels musulmans ont écrit au « Times » pour affirmer leur rejet de l’Etat islamique, qu’ils considèrent comme « une menace fondamentale pour la paix et l’harmonie dans toutes les sociétés ». Le secrétaire général du Conseil musulman de Grande-Bretagne s’est interrogé sur la pertinence d’un tel sondage au lendemain des attentats de Paris. « La stratégie de Daech est de nous diviser et de semer la peur parmi nos communautés. Nous ne devrions pas jouer leur jeu », a-t-il dit. Certains ont également critiqué la façon dont la question était posée. Les sondeurs demandaient de se prononcer sur les « jeunes Musulmans qui quittent le Royaume-Uni pour rejoindre les combattants en Syrie », sans préciser pour quelle faction (Etats islamique ou autre).
 
Ça se passe à Madrid : Aide militaire à la France : l’Espagne mal à l’aise

Dix jours après les attentats du 13 novembre, le gouvernement espagnol continue d’éluder la question de l’aide militaire à la France contre Daesch. « El País » avait bien affirmé la semaine dernière que l’Espagne comptait renforcer sa présence au Mali. Néanmoins, le gouvernement conservateur avait démenti l’information.

Le gouvernement s’est justifié en expliquant que la France ne lui a encore rien demandé… ce qui a poussé l’ambassadeur de France à annoncer mardi que le gouvernement de François Hollande le fera incessamment. De quoi mettre Mariano Rajoy dans l’embarras, à quelques semaines des élections législatives du 20 décembre. La presse affirme qu’il veut éviter toute décision avant ce grand rendez-vous électoral. Il s’agit d’éviter d’en faire un thème de campagne alors que le Premier ministre est encore échaudé, douze ans après, par les attentats terroristes qui avaient 192 morts le 11 mars 2004 à Madrid. La participation de l’Espagne à la guerre en Irak, et surtout la gestion calamiteuse de l’après-attentats avaient contribué à la défaite des conservateurs lors des élections législatives organisées trois jours après les attentats.

Le sujet commence déjà à faire débat. Pour le leader des socialistes, Pedro Sánchez, le redéploiement de troupes espagnoles est une décision que « doit prendre le futur gouvernement ». Le dirigeant s’est aussi montré opposé à l’envoi de troupes en Syrie. Parallèlement, un mouvement pacifiste commence à se faire jour en Espagne. Un manifeste dénonçant les bombardements en Syrie a recueilli, mardi, près de 6.000 signatures et une manifestation est prévue samedi à Madrid.

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