21 août 2014

Voter est un acte de complicité, voir de trahison...

On a beaucoup parlé du Wampum Deux Rangées dernièrement. La “campagne de renouvellement du traité wampum à deux rangées” et le lancement du média papier et internet “Two Row Times” sont juste deux exemples de l’attention récente qui lui est donné. Et pourtant, il semble qu’il y ait quelque chose de fondamental manquant à la conversation pleine de sens sur le sujet alors même que le niveau d’attention s’est considérablement élargi.

Soyons clairs. Le wampum à deux rangées n’est pas au sujet d’un bateau et d’un canoë. C’est au sujet des voies de création. Ceci est suffisamment important pour que ce soit répété, les deux rangées symbolisées dans le Kaswentha sont des voies. Ce ne sont pas des routes, des autoroutes, des canaux, des pipelines, des lignes à haute tension, des lignes sur une carte ou la représentation graphique d’un réseau fluvial ou d’une étendue d’eau. Une voie vouée à la Nature, qu’elle soit tracée par les pieds de millions de nos ancêtres, une paire d’écureuils ou de puissants glaciers, Les voies s’élargissent, se contractent, s’ajustent avec le temps et nous donnent une référence, une guidance dans les temps troubles ou de conflit.

Le message de Kaswentha est au sujet du respect, des droits et de la responsabilité. Respect des voies de la création est ce qui nous est rappelé à chaque fois que nous disons Ohenton Karihwatehkwen, ces mots avant tous les autres. Nous respectons non seulement ces voies et notre relation avec elles mais aussi les droits et responsabilités de ceux qui voyagent sur ces voies.

Notre voie demande aussi le respect. Respecter cette voie montre non seulement respect envers ceux qui furent avant nous mais aussi une responsabilité envers ceux qui nous suivront.

Mais ceci est le plus dur. Alors que nous sommes prompts à clamer nos droits, nous ne sommes pas si préparés que cela à tenir nos responsabilités, celles qui viennent avec ces droits. Si nous sautons hors de notre chemin ou si un de ces objets brillants du bateau attire notre attention, acceptons-nous la responsabilité de cette dérive ?

Nous devons analyser trois exemples spécifiques de ces objets bien brillants et comment chacun d’entre eux nous a affecté. Beaucoup semble ignorer le fait que nous nous sommes aventurés loin de notre chemin initial et nous en avons tous subi les conséquences.

Voter est un de ces objets brillants qui a été agité devant nos yeux et promu des deux côtés de la ligne imaginaire nous séparant. Voter dans des élections non-autochtones est si clairement un acte d’assimilés. Ceci m’a toujours grandement surpris et que cela soit même toléré par notre peuple; et pourtant en bien des endroits “le gouvernement tribal” est si complice qu’il assiste en fait aux campagnes du “aller voter” pour des élections non-autochtones. A mon avis, voter est un acte de complicité si pas un acte de trahison. Voter, c’est simplement passer le bâton de la responsabilité en donnant votre autorité, votre pouvoir de décision à quelqu’un d’autre. En donnant le pouvoir à un élu vous diminuez vos propres droits et responsabilités.

S’engager dans les forces armées américaines ou canadiennes est un autre de ces objets brillants agité devant notre nez, qui représente un acte d’endoctrination qui commença alors même que ces forces militaires avaient à peine fini de tuer nos propres frères et sœurs Onkwehongweh (NdT: Iroquois pour “habitants de l’île de la grande tortue” ou Amérique du Nord). Voici un exemple. Nous avons ignoré l’attaque et l’invasion d’Hawaii lorsque les Etats-Unis envahirent ces îles, mais nous nous sommes précipités pour nous engager lorsque les Japonais ont attaqué.

Enfin, nous devons éviter leurs tribunaux. Je réalise maintenant que bien trop souvent nous nous retrouvons en participants hostiles de leur système judiciaire et au-delà de notre assertion de leur manque de juridiction et de notre souveraineté, nous faisons ce que nous devons faire pour en sortir. Mais quand nous entrons volontairement dans leurs tribunaux, nous leur donnons volontairement ou non l’autorité sur nos terres, notre environnement et nous-mêmes.

Les réclamations territoriales sont de très bons exemples de tout ceci. Nous n’avons pas de “réclamations territoriales” Ils sont ceux qui ont saisis et pris illégalement notre terre. Faire une demande de réclamation pour notre propre terre est un oxymore. Aller dans leurs tribunaux pour nous défendre en est un autre et de plus une action complètement stupide. La nation Onondaga devrait être d’accord avec ceci, spécifiquement depuis que leur dernière tentative en date pour être entendue dans un tribunal américain lui a été refusée il y a quelques semaines.

Leurs tribunaux ne sont pas des remèdes concernant nos conflits avec eux. Je ne donnerai pas notre autorité à quelque tribunal que ce soit n’importe où au monde. Les conflits entre les peuples ne sont des problèmes “légaux” que s’il y a un système légal faisant le pont entre les deux systèmes et chaque côté le reconnaît et il n’y a pas de système légal de la sorte. Autrement, les problèmes sont politiques et demandent le recours de la diplomatie, et non pas de la litigation judiciaire. On ne peut pas remplir un formulaire pour démarrer un effort diplomatique. La ligne doit être tracée sur le sable non pas par une pseudo-action légale mais par une action réelle.

Alors occupez vos terres, bloquez un crime environnemental et arrêter le développement de projets illégaux ! Gagnez la bataille du tribunal de l’opinion publique si c’est possible. Augmentez sans cesse le coût de leurs actions. Trouvez un soutien pour une cause afin de susciter un appel à la diplomatie.

Voter dans leurs élections, s’engager dans leurs forces militaires et se soumettre volontairement à leurs tribunaux ne sont pas les actions d’un peuple qui a survécu le plus dur et le plus long acte de génocide que le monde ait jamais connu. Cela n’est qu’acte de soumission des victimes. Il est très important de toujours se souvenir qu’ils n’ont aucune prise légale, aucun droit de subjugation sur nous. Ceux qui continuent à nous opprimer aimeraient beaucoup suggérer que ces actes volontaires sont des preuves du succès de “leur solution finale”. Nous pouvons faire bien mieux que cela.

Nous devons demeurer vigilants dans bien des domaines et rester fidèle à notre voie. Nous devons renouveler notre engagement à Kaswentha. Tandis que notre chemin doit continuer sur celui de la Nature nous devons remplir notre contrat des plus solennels, celui avec la création.

– John Karhiio Kane, Mohawk, est un commentateur, hôte national sur les problèmes indigènes des Amériques “Let’s Talk Native…with John Kane,” ESPN-AM 1520 in Buffalo, Sundays, 9-11 p.m. He is a frequent guest on WGRZ-TV’s (NBC/Buffalo) “2 Sides” and “The Capitol Pressroom with Susan Arbetter” in Albany. John’s “Native Pride” blog can be found at www.letstalknativepride.blogspot.com_. He also has a very active "Let’s Talk Native…with John Kane" group page on Facebook.

A quoi ressemble la ceinture wampum à deux rangées ?
http://basicsnews.ca/2013/03/introducing-the-two-row-wampum/two-row/

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