31 juillet 2014

« De la déflation à la précarité… »

Ces deux informations sur lesquelles je souhaitais revenir montrent bien à quel point il est nécessaire de se préparer pour la grande majorité d’entre nous à un avenir de précarité et de difficultés financières. Encore une fois, un médecin arrivera toujours à manger et à « gagner » sa vie en sauvant celle des autres car il dispose d’un véritable savoir-faire. Mais ceux qui sont légion et sans compétences rares ou particulières, ceux qui sont abonnés au Smic et aux petits salaires, ceux-là sont les plus fragiles d’autant plus qu’ils disposent rarement d’une épargne pléthorique.
 
Entre pressions déflationnistes et risques géopolitiques, le Bund inscrit un record

La première information donnée par l’AFP revient sur le fait que « dans à un environnement assombri par les pressions déflationnistes en zone euro et les tensions géopolitiques la dette allemande a bénéficié à plein de son statut de valeur refuge inscrivant mardi un record historique ».

Il s’agit dans le cas des obligations, c’est-à-dire des dettes d’État, d’un record à la « baisse ». Plus le taux d’intérêt est bas, plus les investisseurs souhaitent acheter la dette du pays concerné. Dans le cas de l’Allemagne, le taux d’emprunt à dix ans (appelé « Bund ») a atteint un nouveau point bas historique en s’établissant à 1,19 %.

En clair, vous faites un crédit d’une durée de 10 ans à l’Allemagne en échange d’une rémunération, c’est-à-dire d’un taux d’intérêt, de 1,19% ! Autant dire que cette rémunération est plus symbolique qu’autre chose et dieu sait qu’il peut en arriver des choses en 10 ans !!

La France n’est pas en reste puisque notre pays s’endette à un taux de 1,51 %, ce qui n’est vraiment pas cher pour un pays en faillite !!

La question qui doit être posée est donc combien de temps les taux d’intérêt pourront rester aussi bas avant qu’ils ne remontent. Et lorsque ce sera le cas, quelle sera l’ampleur des krachs boursiers et obligataires qu’une telle remontée ne manquera pas d’entraîner ?

Plus de 8 embauches sur 10 ont été faites en CDD, un record

D’un côté, des taux qui s’effondrent tant l’inflation de long terme semble absente avec un risque de déflation réel dans une Europe qui s’enfonce dans un marasme économique rarement vu depuis la dernière guerre mondiale, de l’autre côté un endettement qui n’a jamais été aussi élevé le tout sans perspective de croissance forte permettant d’anticiper un remboursement peu douloureux.

C’est dans ce contexte que logiquement l’emploi se porte mal, très mal même. Cet article de Challenges démontre sans ambiguïté qu’au « 1er trimestre 2014, 84 % des embauches hors intérim se sont faites en contrat à durée déterminée (CDD), un nouveau record, selon des données du ministère du Travail publiées mardi 29 juillet ».

Vous avez exactement le même phénomène aux USA où plus de 75 % des nouveaux jobs « créés » le sont à temps partiel non volontaire… La formulation en dit long sur la réalité de la reprise économique à laquelle on souhaite nous faire croire de force même si nos yeux, nos oreilles et la réalité que nous voyons nous disent l’exact contraire.

Il faut comprendre que, dans un environnement sans visibilité et sans croissance, les entreprises ne recruteront pas ou très peu en CDI et pour le long terme préférant les contrats les plus flexibles. Comme elles font toutes cela, elles empêchent également le marché de l’emploi de repartir et ce faisant une éventuelle croissance de revenir. Ce n’est pas une critique mais la simple constatation des faits. N’oubliez pas que dans le capitalisme, les sommes des intérêts individuels ne sont pas forcément égales à l’intérêt collectif.

Évidemment, ce n’est pas la seule raison, loin, très loin de là d’ailleurs. Il est à noter par exemple que dans les grandes entreprises, il n’y a pas de recrutement en CDD. Pourquoi ? Parce que les grandes entreprises ne recrutent même pas !! Elles laissent partir les baby-boomers massivement à la retraite et évitent ainsi pour la majorité d’entre elles de faire un plan de licenciement. Mais le résultat est le même. L’emploi connaît une hémorragie et lorsqu’il y a un recrutement, ce sera dans 84 % des cas un emploi précaire.

Préparez-vous et restez à l’écoute.

À demain… si vous le voulez bien !!

Charles SANNAT

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