23 avril 2014

Une étincelle de bonheur


Dans ce monde de déprime, sur cette planète qui part en vrille, voici un petit texte pour les amis de passage, pour les rêves naissant de rencontres furtives, les douces paroles, les rires spontanés et les regards éphémères qui, jetant leurs petits cristaux de vie en artifice restent gravés dans un coin de notre mémoire. Qu'ils nous attrapent au coin d'une rue, dans une boutique ou sur lieu de notre travail, l'instant aussi bref soit-il, ils ou elles nous ont éclairé de leur sourire, éblouie de leur lumière, mis le corps et l'âmes au diapason de la symphonie cosmique. Pendant ces quelques secondes, ces quelques minutes, inconsciemment nous avons été l'élève, ils ont été le maitre.

Certaines rencontres exceptionnelles bâtissent notre vie, façonnent notre conscience, équilibrent notre esprit. L'énergie positive et bénéfique qu'ils dégagent est partout et peut surgir de n'importe où, à n'importe quel instant en nous choisissant pour cible au moment ou nous nous y attendons le moins. Dans le sourire et le bonjour d'un sans abris que nous croisons les yeux baissés, dans la bousculade d'un enfant qui joue, dans le regard bienveillant d'un ancêtre ou sous le spectacle de notre compagne batifolant sous la douche comme un moineau jouant dans une flaque d'eau.

Parfois, il suffit d'un air de musique, du parfum des blés coupés, de la couleur d'un soir d'été ou seulement de quelques lignes d'un livre pour nous faire vibrer et redécouvrir une vérité qui a toujours été là, enfouie au plus profond de nous. C'est la récompense suprême de l'auteur qui, en quelques mots ayant fait exploser la vie en nous, est heureux d'avoir écrit les milliers de phrases qui les précèdent comme les milliers qui les suivent.

Ces petits bouts de choses, ces petits bouts de rien qui paraissent dans la cacophonie de l'époque comme quantité négligeable, sont les bouffées d'oxygènes indispensables à notre épanouissement, notre progression, notre survie. Au milieu de la pollution atmosphérique, médiatique, des agressions radiophoniques, publicitaires ou politiques, ces petits instants de bonheur nous font prendre conscience que si nous ne pouvons changer le monde, nous pouvons, par votre comportement, changer des choses dans le monde et à notre tour, irradier l'âme de nos frères et sœurs de galère.

Ce sont de courts mais puissants flash d'adrénaline pour le cœur, pour l'esprit. Leur force est bien supérieure à toutes les tristesses et surpasse en énergie la colère, la haine et l'envie. Elle est au-delà des trahisons, des mensonges et des reniements. Ces instants magiques nous font entrevoir la miraculeuse beauté de la vie, l'infini de l'amour, la majestueuse nature première de l'homme. Quelques secondes leurs suffisent à effacer une triste journée et à gommer nos actes manqués.

Recherchons et préservons ces instants à jamais, ils sont les béquilles d'une vie qui boite et part de travers rongée par la peste financière et le choléra de l'individualisme. Le monde agonise sous l'ignorance de l'homme face à la vie et son but ultime. Prenons soin les uns des autres car nous ne sommes qu'une suite de souvenirs en sursis qui dure l'espace d'un printemps, une poussière cosmique, ce que le maître des lieux veut bien nous accorder.

Je cesse ici cette digression métaphysique, cette divagation philosophique sur les petits bonheurs momentanés afin de profiter d'un éclair de lucidité et mettre en pratique mon délire épistolaire pour d'aller serrer dans mes bras ma petite fille.

Bonne et heureuse journée à vous tous citoyens lecteurs.

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